Madam Secretary: Season 1 [DVD]

Je n'aime pas la politique plus qu'il ne faut, autant dans la vraie vie qu'à la télévision (quoique la vraie politique est très représentée à la télévision). Des séries comme The West Wing, House of Cards, Scandal, Commander in Chief, Tanner '88, VEEP, voir même la série danoise Borgen, ne m'ont pas attiré dans leurs filets de la même manière que la série "Madam Secretary" dont je tiens le DVD de la première saison entre les mains. Leur arme secrète: Téa Léoni que l'on n'avait pas vu depuis 2011 dans Tower Heist. Il faut dire que la voix de Téa m'a ensorcelée depuis que j'ai entendu Nora Wilde parler dans The Naked Truth et je craque partout où je l'aperçois. Ils ont aussi Barbara Hall qui est arrivée avec un scénario du tonnerre! La bande-annonce de la série (qui ramassait pas mal les scènes du premier épisode m'avait déjà impressionné. Mais les épisodes subséquents m'ont prouvé que cette série est à adopter, pas seulement si vous aimez les intrigues politiques (mais ça aide).

La série nous présente Elizabeth McCord (Téa Leoni), ex-agente du CIA qui a démissionné pour rester proche de sa famille. Bien des années plus tard, elle est visitée par son ex-patron Conrad Dalton (Keith Carradine) qui est maintenant président des États-Unis. Il lui annonce la mort accidentelle du Secrétaire d'État Vincent Marsh (Brian Stokes Mitchell) et la veut comme remplacement (vu qu'elle était son premier choix au départ). Il sait comment elle pense et il lui fera confiance plus d'une fois. Ce n'est pas le cas du chef d'état-major Russell Jackson (Zeljko Ivanek) qui n'aime pas du tout se faire passer par-dessus. C'est ce niveau de frustration du personnage principal envers les différents engrenages politiques qui lui fera trouver des solutions assez originales. Dans son bureau, elle est entourée d'abord de son assistant Blake Moran (Erich Bergen) qui est la seule personne qu'elle a engagée puisqu'elle a hérité de tous les autres employés de son prédécesseur. Il y a la chef d'équipe Nadine Tolliver (Bebe Neuworth), la coordinatrice de presse Daisy Grant (Patina Miller), le rédacteur de discours Matt Mahooney (Geoffrey Arend) et le conseiller politique Jay Whitman (Sebastian Arcelus). Ce n'est pas le grand amour, mais c'est très loin d'être haineux, surtout lorsque tout le monde apprend à travailler ensemble. C'est un peu pour cela qu'elle engage Michael Barnow (Kevin Rahm) alias Mike B, qui arrive avec avec son chien pour faire du ménage dans les pensées de ces employés hérités. Ça leur fait un peu peur et les remet un peu dans le bon chemin. Mike B reste aussi comme bon conseiller de la secrétaire sur les questions éthiques plus pointues. L'entourage de la Secrétaire croit savoir ce qu'elle pense, mais sont tout autant surpris que nous de voir comment elle réagit et comment la politique n'est plus la même avec elle autour.

Reste que cette série, quoique très ancrée dans les conflits internationaux, c'est la famille qui vient faire une différence (un mélange entre Blue Bloods et The Good Wife). Son mari Henry McCord (Tim Daly) la supporte beaucoup. Il est un professeur en religion et en éthique qui est l'élément stable dans sa vie (anciennement un Marine). Ils sont entourés de trois enfants, Stevie (Wallis Currie-Wood), Alison (Kathrine Herzer) et le plus jeune Jason. Ce dernier est anarchiste, contre la politique acceptée, mais qui vient toujours à la défense de sa mère. Stevie pour sa part déteste tout ce que représente sa mère, mais au cours de la saison, les événements vont les rapprocher. L'élément familial est toujours intéressant dans une série télévisée, surtout lorsqu'il y a des éléments d'opinion différence. La famille McCord me faisait pensait à celle de la série The Good Wife, mais avec un niveau générationnel supplémentaire et une opinion plus profonde dans le travail de leur mère. La vraie question est de savoir si le beau-père est plus compliqué que la politique! Elle a des amis partout, mais ce sont ses ex-compagnes de travail qui lui sont plus de confiance... ce qui la mettra aussi dans un embarras pour une de ses amis et sur la défensive vis-à-vis une autre.

Les scénarios sont très puissants pour la plupart. L'épisode où il est question d'éthique m'a tout à fait impressionné par ses dialogues, la position de ses personnages, les regrets et l'élément complètement fantastique de la demande. Ils pigent un peu dans l'actualité, mais les scénaristes tentent d'être un pas en avant, tout en gardant cela réaliste. On a évidemment un épisode de type "Snowden", mais avec une conclusion assez hilarante. Mais le vraiment sérieux embarque lorsqu'une conspiration vis-à-vis l'Iran organisée par des hauts placés du gouvernement américain, démasquée par Secrétaire McCord. Dès son retour, nous voyons très bien qu'elle souffre de syndrome post-traumatique, mais un peu trop by the book. Négociations, crises, dîners politiques, projets internationaux, enquêtes et même un tireur fou font par partis du quotidien dans le bureau de Madame la Secrétaire d'État, ce que l'on ne voit pas derrière le podium des conférences de presse.

Cette série arrive exclusivement sur format DVD. Quoique les détails du décor doivent être bien intéressants en haute définition, ce genre de série peut facilement s'en passer. Les teintes plutôt boisées des bureaux politiques donnent un ton riche à l'image qui contient rarement des couleurs éclatantes. S'il y a des artefacts de compression, ils sont passés inaperçus au travers des scénarios qui savaient nous tenir occupés dans l'histoire plutôt qu'à examiner autre chose. La piste sonore est ambiophonique au niveau de la musique, alors qu'ailleurs, on est plutôt centré vers l'avant où se retrouvent les dialogues de façon générale.

Comme suppléments, on est bien gâté! Sur chacun des disques, nous retrouvons pistes de commentaires (sur le pilote avec la créatrice Barbara Hall et la productrice exécutive Lori McCreary / sur la finale avec les acteurs Téa Leoni et Tim Daly) et scènes retranchées. Les gros morceaux sont sur le dernier disque. Il y un documentaire sur la production nommée "Extraordinary Credentials: The Making of "Madam Secretary" qui, en une demi-heure, nous parle des personnages, des idées derrière la série, ce qu'ils ne voulaient pas copier de la réalité et quelques étapes de la production. Attention, c'est plein de séquences de la série qui donnent quelques punchs. Vient ensuite une session questions-réponses de la série "Playbook" du site Politico avec Mike Allen qui interroge les acteurs Téa Leoni et Tim Daly ainsi que les producteurs Lori McCreary et Morgan Freeman. Il pose des questions sur la série, mais aussi des questions très politiques afin de vérifier qu'ils connaissent bien la politique qu'ils jouent. On y apprend aussi que la grand-mère de Téa Leoni, Helenka Adamowska Pantaleoni, est la cofondatrice de ce qui allait devenir l'UNICEF et que Téa est l'ambassadrice pour l'UNICEF depuis 2001 (tout comme Audrey Hepburn, Mia Farrow, Danny Kaye, Roger Moore, Jackie Chan, Amitabh Bachchan pour ne nommer que ceux-là!).

Cette série non partisane aux idéologies optimistes nous montre comment le processus politique est difficile et ardu, sans toutefois nous ennuyer. La finale nous laisse sans presque aucune idée laissée en suspens, comme pour ne pas laisser le spectateur plein de questions au cas que la série ne soit pas renouvelée... ce qui n'est pas le cas, car une seconde saison est présentement en diffusion!


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